On a profité d’un retour au bercail d’un de nos meilleurs athlètes de demi-fond, Rémi Schyns, afin de l’interroger sur son quotidien d’étudiant-athléte aux Etats-Unis et, bien sur, sur ses futures ambitions sportives.

Un tout grand merci pour sa disponibilité et ses éclaircissements ! On lui souhaite le meilleur pour ses projets sportifs et personnels.

 

J’imagine que l’organisation étude/entrainement sportif est totalement différente aux USA, pourrais-tu nous en dire plus en quelques mots ? Comment se passe une journée type pour toi par exemple ? 

Tout d’abord il faut savoir que l’université dans laquelle je suis est une université comme toutes les autres aux Etats-Unis, offrant de multiples orientations. Ce n’est pas une université spécialisée dans le sport. Par contre, là- bas, chaque université possède des équipes sportives. C’est donc l’une d’entre elles que j’ai rejoint: l’Eastern Kentucky University ou EKU.

Ma journée type là-bas se déroule un peu comme on l’organise car chaque personne peut choisir quand il veut avoir ses classes. A la rentrée universitaire qui se fait mi-août, le coach nous donne notre horaire d’entrainement. Ensuite, selon les cours que j’ai choisi de suivre, je reçois les différents horaires possibles et je dois choisir parmi ceux-ci.

Je m’explique : j’étudie à l’EKU « international business ». J’ai donc des cours de comptabilité. Un même cours de comptabilité se donne plusieurs fois sur une semaine: j’opte pour l’horaire qui m’arrange le mieux et ne prends pas de cours pendant la plage horaire d’entrainement donnée par le coach. De cette manière, je m’arrange pour que mes cours commencent à 9h et se terminent à environ 13h. Ainsi j’ai non seulement du temps pour m’entrainer avant mais aussi après j’ai du temps pour manger et travailler un peu pour l’école avant l’entrainement de 15h30 qui est alors l’entrainement de l’équipe. J’ai cet entrainement tous les jours de la semaine sauf le dimanche, celui-ci prend environ deux heures. Le reste de la journée est réservé au diner ainsi qu’au travail pour l’école et à la détente.

Aux Etats-Unis, le sport et les études sont deux choses qui se combinent très bien et les professeurs sont toujours compréhensifs lorsqu’il faut déplacer un test ou un examen pour une compétition. Il faut souligner aussi que, étant donné que beaucoup de cours se donnent par petits groupes de 25, il y a beaucoup d’interactions entre les professeurs et les étudiants.

Comme déjà évoqué, l’année académique aux Etats-Unis est subdivisée en deux quadrimestres: le premier débute mi-août et se termine mi-décembre, le second commence mi-janvier pour se terminer mi-mai. Il y a donc deux périodes assez longues pendant lesquelles je peux rentrer au pays: un mois de mi-décembre à mi-janvier  pour passer les moments privilégiés que sont les fêtes de fin d’année avec ma famille et mes amis et quasiment trois mois en été.

Là-bas, je vis dans une chambre sur le campus, chambre que je partage avec un autre athlète de demi-fond qui est américain. Je parle de chambre et non de « kot » car nous n’avons pas de cuisine. Pour manger, nous allons à la cantine du campus et ce, pour les trois repas de la journée.

Du côté athlétisme, la saison américaine des cross débutent fin août pour se terminer fin novembre. De janvier à mars se déroulent les compétitions sur piste « indoor ». Enfin, en avril et mai, ce sont les compétitions sur piste à l’extérieur.

 

Tes excellentes capacités en demi-fond ne sont plus à démontrer (j’ai pu constater qu’un passage à Bruxelles s’était soldé par une victoire dernièrement, j’imagine que la blessure n’est plus qu’un souvenir ;)) comment envisages-tu le futur sur le plan sportif ? Des objectifs majeurs à court ou moyen terme ?

 

En ce qui concerne mon futur sur le plan sportif, grâce au docteur Joris, j’ai enfin pu oublier cette blessure au genou qui m’a bloqué pendant un an et demi. J’espère de tout coeur que cette saison d’été 2019 sera mon retour au top niveau. Pour la saison aux Etats-Unis, j’aimerais améliorer mes records sur chaque distance à laquelle je vais participer car j’ai des records qui commencent à se faire vieux (en conséquence aux 2 saisons blanches que j’ai dû faire).

Ensuite, un de mes objectifs principaux est de participer aux championnats régionaux. Ces championnats regroupent les universités d’une même région et sont déjà d’un niveau très relevé. Le dernier objectif de cette saison de piste 2019 que j’ai en tête est une qualification aux championnats d’Europe U23 qui se déroulent en Suède: j’aimerais m’y qualifier sur le 3000m steeple. Pour le plus long terme, il me reste encore quelques années aux Etats-Unis et je verrai où tout cela va me mener.

 

 

Interview Rémi Schyns